Identité bretonne

L’art architectural

jeudi 16 décembre 2010

A côté d’un art officiel, parrainé par les ducs, les grands seigneurs, il faut noter un art plus proche des classes populaires : d’où l’abondance des chapelles, des calvaires, des fontaines.

Le pouvoir stable de la maison de Montfort est favorable à une économie prospère et donc au développement de l’art architectural.

- Aspect religieux : la foi vive de l’époque incite à embellir les édifices du culte mais aussi les fontaines, survivances de cultes anciens ’’christianisés’’.

- Aspect politique : affirmer la foi du souverain :par exemple la statue de Jean V à genoux, près du jubé de Saint Fiacre au Faouët ou le tombeau de Jean V dans la cathédrale de Tréguier.

- Aspects économiques : avec les investissements des collectivités locales, les dons des ducs et des nobles, les monuments reflètent l’orgueil des commanditaires et leur prospérité : tel le clocher du Kreisker, à Saint-Pol-de-Léon.

ART RELIGIEUX

Dans l’art ’’gothique ’’ breton, surtout dans sa période flamboyante, on perçoit l’influence des courants artistiques et architecturaux de l’Europe.

Mais l’art breton prend sa source aussi dans les traditions bretonnes.

De plus c’est le granit qui est le plus souvent utilisé... et il conditionne des choix.

Mais ce qui donne son originalité au gothique breton c’est surtout le ’’granit de Kersanton’’, au grain très fin, extrait de la région de Daoulas :il est très prisé des sculpteurs.

- Les cathédrales :
- Nantes, capitale ducale. Cathédrale ’’grandiose ’’ en gothique flamboyant, avec le tombeau de François II et de son épouse.
- Vannes où l’on va en pèlerinage sur la tombe de saint Vincent Ferrier, prédicateur catalan mort à Vannes.
- Tréguier, reconstruite et agrandie (1370 à 1440 ), avec certaines parties romanes un superbe cloître.
- Quimper, chef-d’oeuvre de l’école cornouaillaise.

- Des églises de pèlerinage :
- Locronan avec saint Ronan, prospère par le commerce des toiles.
- Le Folgoët consacrée à la vierge, avec un jubé en pierre de Kersanton, vraie dentelle de pierre.
- Le clocher du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon ( 77 m de haut ), témoignage de la puissance de la communauté urbaine.

- De nombreuses chapelles près de fontaines.

- Ne pas oublier la couleur sur les personnages et les moulures comme dans les enluminures, comme on peut le voir dans les jubés, les statues, les voûtes de bois, les vitraux, les fresques (ex. les ’’danses macabres ’’ à Kernascléden, à Kermaria an Isquit).

- Les enclos paroissiaux dont on voit déjà les éléments caractéristiques :
- un mur d’enceinte
- un ’’Arc de triomphe’’, porte monumentale,
- le cimetière autour de l’église avec une croix de pierre ou parfois un calvaire,
- l’église avec un clocher à jour à l’ouest et un porche décoré de statues, entrée d’honneur, au sud,
- un ossuaire qui recueille les ossements exhumés.

Les enclos se développeront au siècle suivant.

CHATEAUX-FORTS et VILLES FORTIFIEES

L’artillerie s’est développée. Avec Arthur III, qui fut connétable de Charles VIIde France, et François II, la Bretagne dispose d’artilleurs avec des canons et des boulets de fonte,...menace sérieuse pour les fortifications.

Pour les ducs il fallait :

  1. protéger les côtes contre l’Angleterre en fortifiant les ports (Concarneau, Brest, Saint-Malo) ou la côte (fort la Latte),
  2. couvrir la frontière terrestre face à la France ;
  3. se protéger contre les grands féodaux, francophiles, d’une fidélité douteuse, en édifiant des forteresses face aux leurs : par exemple face à Saint-Malo, la Tour Solidor par Jean IV et la tour Quic-en-grogne par Anne de Bretagne
  4. Les architectes militaires bretons ont un savoir-faire qui les fera connaître au loin, jusqu’en Hongrie

- ils perfectionnent les machicoulis et les rendent plus solides.
- ils améliorent la qualité de construction des tours en utilisant des pierres plus grosses et parfaitement ajustées.
- ils rendent le pied des tours beaucoup moins vulnérable (base en plan incliné, talus de terre).
- ils dotent les tours d’armes à feu : « tours à canons » à plusieurs étages (Fougères) ,ou casemates avec évacuateurs de fumée (Suscinio) .
- ils améliorent les murailles anciennes , les longues courtines, en construisant les « moineaux » et surtout les barbacanes et les « boulevards » pour renforcer les portes urbaines (Rennes, Nantes, Fougères, Brest).

Cela coûte très cher : ce sont des dépenses que seuls peuvent financer les ducs ou les grands seigneurs rivaux des ducs... Devant l’artillerie il est inutile de construire de petites forteresses.

A cause de cela et des changements économiques et sociaux, l’habitat des nobles s’est modifié.

- Dans leurs forteresses, ducs et grands seigneurs s’aménagent des logis somptueux et confortables :
- Nantes et Suscinio pour les ducs
- Josselin pour les Rohan
- Le Grand-Fougeray pour les Rieux.

Les Manoirs

La ’’maison-forte’’ est une transition entre la forteresse pure et la maison d’habitation avec quelques moyens de défense. Elle n’est pas prévue pour soutenir un siège mais pour faire face à un coup de main. Exemple : La Roche-Jagu, le Plessis-Josso.

Enfin dans les villes

Les riches bourgeois se font construire des ’’ostels ’’ aux façades ouvragées, ornées de statuettes.

Parfois elles sont en pierre de taille, tels le ’’Château-Gaillard’’ à Vannes, l’hôtel de Briard à Nantes.

Le plus souvent elles ont un rez-de-chaussée de pierre et des étages ’’à pan de bois ’’ ex. les maisons ’’à pondale’’ à Morlaix (deux corps de logis réunis par une cour vitrée à galeries).

Partout elles se concentrent dans les rues commerçantes ou autour de la place du marché.


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